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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 12:50

Parce qu’à ses débuts, l’obésité infantile ne se voit pas, il faut la dépister le plus tôt possible

 

 

L’obésité et le surpoids concernent respectivement 3,5 % et 4,5 % des enfants, le double par rapport à une dizaine d’année, même si ce chiffre semble se stabiliser. Pour aider les professionnels concernés dans leur pratique de dépistage et en complémentarité avec la recommandation professionnelle de la HAS sur la prise en charge, l’Inpes édite plusieurs documents.

La prévalence de l’obésité et du surpoids chez les enfants et les adolescents a fortement augmenté entre les années 1980 et 2000 en France comme dans la majorité des pays industrialisés (Afssa, 2008). Ainsi, en 2006, 18 % des enfants âgés de 3 à 17 ans (16 % des garçons et 19 % des filles) sont en surpoids ou obèses, dont 3 % des garçons et 4 % des filles classés comme obèses (InVS, 2006). Cependant, une stabilisation de cette prévalence a été récemment observée chez les enfants de 5-6 ans entre 2000 et 2005 (Drees, 2010). Les données traduisent aussi de fortes inégalités sociales et une plus forte prévalence de l’obésité dans les familles modestes. 

Une prévention pertinente

Les recommandations de bonne pratique de la Haute Autorité de santé réactualisées en 2011 rappellent ainsi aux professionnels l'importance d'un suivi de l'IMC et de la courbe de poids chez l'enfant et l'adolescent. La HAS souligne qu’il n'y a aucun argument pour inciter un patient en simple surpoids stable et sans comorbidité associée à perdre du poids, mais qu’il est important de prévenir une prise de poids supplémentaire. En revanche, en cas de comorbidité associée, l'objectif est de perdre du poids et/ou de réduire le tour de taille. Mais, comme pour les patients présentant une obésité, l'objectif d’amaigrissement doit rester raisonnable et être progressif. La HAS insiste aussi sur la lutte contre la sédentarité d’où une analyse des activités quotidiennes et des capacités physiques (évaluation du risque cardiovasculaire global) des patients en surpoids ou obèse afin de les encourager à bouger, même sans objectif d’amaigrissement. Elle recommande aussi une prise en charge incluant une démarche d’éducation thérapeutique du patient et un suivi régulier et prolongé. L’objectif est là encore le plus souvent, une stabilisation du poids.
En conformité et complémentarité avec ces recommandations de la HAS, l’Inpes a publié un nouveau numéro de sa collection « Repères pour votre pratique » destinée aux médecins généralistes : Surpoids de l’enfant : le dépister et en parler précocement. Ce document propose des pistes pour repérer le surpoids et l’annoncer, en évitant tout discours culpabilisant ou stigmatisant. Il souligne la nécessité de calculer plusieurs fois par an l’IMC des jeunes et de suivre leur courbe de corpulence. En cas de surpoids ou d’obésité avérés, il rappelle l’importance du dialogue avec l’enfant et sa famille pour un accompagnement médical efficace, basé sur la confiance. Il s’agit notamment, pour le praticien, de prendre en compte les facteurs environnementaux, sociaux, économiques et culturels (rythme de sommeil, temps passé devant la télévision, habitudes alimentaires, etc.). Le document rappelle que la prise en charge d’un enfant en surpoids s’inscrit dans la durée. Elle implique, pour toute la famille, des changements durables des habitudes de vie. Enfin, elle nécessite parfois l’intervention d’autres professionnels (diététiciens, psychologues, éducateurs en activité physique adaptée, etc.), sous la coordination du médecin traitant.

L’Inpes a aussi publié un dépliant qui synthétise les recommandations du Plan national nutrition-santé pour les enfants et les adolescents. Il pourra servir de support de discussion avec les jeunes et leurs familles, pour les aider à tendre au quotidien vers les repères d’activité physique et d’alimentation préconisés par (PNNS). Son contenu, qui traite d’'alimentation et d'activité physique pour cette tranche d’âge et rappelle comment organiser les repas dans la journée, est extrait du site de référence www.mangerbouger.fr et du Guide nutrition des enfants et des ados pour tous les parents. Un plan de diffusion associant ces trois publications est lancé courant janvier 2012.
Par ailleurs, une version de ce même Guide nutrition des enfants et des ados à destination des professionnels de santé leur rappelle le fondement scientifique des objectifs du PNNS et leur application à la nutrition pédiatrique.
Le rôle de l’alimentation précoce est aussi déterminant et des études (Inserm, épidémiologie nutritionnelle) semblent montrer que la stabilisation de l’obésité de l’enfant en France (de 18,1 % en 2000 à 15,8 % en 2011) pourrait aussi être due à l’augmentation de l’allaitement maternel, une pratique encouragée par l’Inpes.

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